Rue commerçante à Takayama, préfecture de Gifu (Chûbu)
Gifu

Une journée à Takayama

Si j’aime tant Takayama, c’est d’abord parce que c’est une ville chaleureuse, à taille humaine, dont on peut découvrir l’essentiel à pied. Ensuite, parce que Takayama abrite un patrimoine vraiment charmant. La cuisine locale est à tomber, notamment la street food servie aux alentours de Sanmachi-dori et Dekonaru yokochô. Enfin, cerise sur le gâteau: les montagnes environnantes abritent de nombreuses sources chaudes, avec des rotenburo (bains extérieurs) de folie, notamment aux alentours d’Okuhida onsen.

En résumé, tout ce que j’adore au Japon est concentré à Takayama. Ajoutez à cela la gentillesse des habitants, la beauté des paysages montagneux et la proximité avec de charmants endroits comme Shirakawago, et vous aurez la combinaison parfaite.

POUR ALLER PLUS LOIN

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Je ne suis pas fan des appellations du type « la petite Venise de… », mais il faut bien avouer qu’elles ont le mérite de planter le décor. En ce qui concerne Takayama, sa principale similitude avec Kyoto est clairement l’atmosphère de son centre historique, dont les rues en damier rappellent celles de l’ancienne capitale. C’est à peu près tout. Pour le reste, Takayama dispose d’une identité bien à elle, bien plus rurale que celle de Kyoto. 

Sanmachi-suji, le quartier historique de Takayama

En bordure de la rivière Miyagawa, le quartier de Sanmachi-suji est le cœur de la ville. Il englobe trois rues commerçantes pleines de charme, avec leurs maisons de bois typiques de l’ère Edo, abritant petites échoppes et restaurants. Sanmachi-dori est la plus célèbre de ces rues. On peut y acheter toutes sortes de souvenirs folkloriques et y déguster le légendaire bœuf de Hida sous toutes ses formes (notamment en sushi). Plusieurs brasseries de saké y ont également pignon sur rue, ainsi qu’une fabrique de miso proposant ses produits à la dégustation. Un délice

Rue commerçante, Takayama, préfecture de Gifu (Chûbu)

Mon conseil : rendez-vous sur place de bonne heure, pour profiter des marchés du matin de Miyagawa et Jinyamae. Le premier se tient chaque jour de 8h à 12h sur la rive est de la rivière Miyagawa, au nord de Sanmachi-suji. Le second occupe le parvis de Takayama Jinya, au sud, tous les jours de 7h à 12h.

Takayama Jin’ya, l’ancienne résidence du daimyo

À deux pas de Nakabashi, l’élégant pont rouge reliant Sanmachi-suji sud à la rive ouest, Takayama Jin’ya attire immédiatement l’attention, avec son haut mur d’enceinte et sa large porte ornée d’étoffes violettes.

Entrée de Takayama jinya, Takayama, préfecture de Gifu (Chûbu)

Cette ancienne demeure du daimyo dévoile son architecture et son mobilier sobre et raffiné au fil d’un agréable parcours. On y découvre le mode de vie des gouverneurs de province durant l’ère Edo (1603-1868). Les chaussures y sont interdites, pour préserver les parquets et tatamis de ce palais unique en son genre. Il s’agit en effet du dernier jin’ya existant au Japon, sur une soixantaine à l’origine.

Takayama jinya, Takayama, préfecture de Gifu (Chûbu)

Au sein de ce dédale de pièces traditionnelles et de couloirs, quelques jardins miniatures offrent une halte rafraîchissante. Un espace musée, installé dans les entrepôts de stockage jouxtant la demeure, complète la visite.

Horaires

Ouvert tous les jours, de 9h à 17h
(16h30 du 1er novembre au 31 mars)

Tarif

440¥ par adulte, gratuit pour les enfants

Plus d’informations sur www.jinya.gifu.jp

Le Takayama Showakan Museum

Takayama possède une vibe indéniablement rétro, qui se matérialise dans deux musées, le Hida-Takayama retro museum et le Takayama Showakan. Tous deux plongent le visiteur dans l’atmosphère délicieusement nostalgique du Japon de l’ère Shôwa. C’est le second que j’ai visité, sur le trajet séparant Sanmachi-suji du temple Sakurayama Hachimangu, et je ne peux que vous recommander d’y faire un détour.

Il existe de nombreux musées Showakan à travers le Japon, dont la particularité est de reproduire l’atmosphère du quotidien d’après-guerre. Celui de Takayama est particulièrement réussi. Il inclut une boutique de souvenirs et de bonbons rétro.

Horaires

Ouvert tous les jours, de 9h à 17h

Tarif

1000¥ par adulte, 400¥ par enfant,
gratuit pour les – 3 ans

Plus d’informations sur www.showakan.jp

Rive ouest, au nord et à l’est de Sanmachi-suji, les quartiers de Sakuramachi et Higashiyamamachi combleront sans peine les amateurs de temples et sanctuaires.

Sakurayama Hachimangu et son hall des chars de matsuri

Le sanctuaire Sakurayama Hachimangu se niche sur les hauteurs de la ville, au nord-ouest du centre historique. On y accède en traversant un spectaculaire torii, conçu, de toute évidence, pour permettre le passage des chars de matsuri. Si le bâtiment principal, en bois sombre orné de motifs d’orfèvrerie dorés, est particulièrement élégant, la principale attraction des environs est l’impressionnant hall d’exposition situé à gauche de l’escalier principal.

Il s’agit du hall d’exposition des chars du Takayama matsuri, considéré comme l’un des trois plus beaux festivals du Japon (avec le Chichibu yomatsuri de Saitama et le Gion matsuri de Kyoto). L’événement a lieu deux fois par an, au printemps (14 et 15 avril) et en automne (9 et 10 octobre). L’édition de printemps a traditionnellement lieu autour du sanctuaire Hie-jinja, au sud de la ville. En automne, c’est le sanctuaire Sakurayama Hachimangu qui est à l’honneur. Procession du mikoshi (sanctuaire portatif), danses et parades de marionnettes (karakuri ningyo) rythment ces jours de fête, qui s’achèvent en apothéose lors d’un yomatsuri (défilé nocturne) absolument magique.

Hall des chars de matsuri du sanctuaire Sakurayama Hachimangu, Takayama, préfecture de Gifu (Chûbu)

Le reste de l’année, plusieurs immenses chars sont visibles dans le hall d’exposition, ce qui permet d’apprécier leurs dimensions exceptionnelles. Des mannequins arborent également quelques-uns des costumes portés lors des célébrations. 

Horaires

Ouvert tous les jours, de 9h à 17h
(16h30 de décembre à février)

Tarif

1000¥ par personne

Plus d’informations sur www.hidahachimangu.jp

Teramachi, le quartier des temples

J’ai un aveu à vous faire: j’ai manqué cette promenade lors de mon voyage à Takayama. Mais je tenais à la mentionner, car elle est réputée très agréable, avec à la clé la découverte d’une vingtaine de temples et sanctuaires.

La visite de Teramachi, le « quartier des temples » de Takayama, démarre non loin du parc Shiroyama, et se poursuit à l’est, jusqu’à Higashiyamamachi. La balade dure environ 2h, dans un environnement calme et boisé. De quoi s’offrir une jolie respiration, entre deux visites plus « touristiques ».

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Éloignons-nous un peu du centre historique cette fois, pour une halte champêtre à Hida no Sato. Hida est le nom de l’ancienne province dont Takayama était la capitale. La ville était alors réputée pour son travail du bois, et notamment le talent de ses charpentiers. Une caractéristique toujours perceptible à Hida no Sato.

Maison gassho-zukuri au village folklorique de Hida-no-sato, Takayama, préfecture de Gifu (Chûbu)

Le charme rustique des chaumières d’autrefois

À 10 minutes en bus Sarubobo de Sanmachi-suji, ce village folklorique surplombe une colline du sud-ouest de Takayama, offrant au passage une superbe vue sur la ville et les montagnes qui l’entourent.

Les maisons, dont certaines âgées de plus de 500 ans, ont été déplacées depuis les montagnes environnantes pour leur préservation. Elles occupent désormais le pourtour boisé d’un vaste étang, dans lequel se reflètent les silhouettes des érables. On y retrouve les caractéristiques du style architectural gasshô-zukuri, tels que le toit pentu et les charpentes solides, déjà observées à Shirakawago.

Perpétuer un mode de vie ancien

Le musée à ciel ouvert propose également de nombreuses démonstrations d’activités quotidiennes typiques du mode de vie dans les Alpes Japonaises. J’ai pu assister au lavage des légumes frais dans l’eau de la rivière par exemple, ou encore à une dégustation de daikon mariné (un pur bonheur gustatif). C’est ici que se termine notre visite de Takayama, une ville décidément pleine de charme et de surprise, qui a su évoluer tout en conservant de splendides témoignages de son passé… et sans pour autant devenir une « ville-musée » figée dans le passé.

Horaires

Ouvert tous les jours, de 8h30 à 17h

Tarif

700¥ par adulte, 200¥ par enfant, 
gratuit pour les moins de 6 ans

Plus d’informations sur hidanosato.com


  • JR Takayama line via Gero Onsen et Hida depuis Gifu ou Toyama

  • Bus express Nohi depuis Tokyo (Shinjuku), Osaka (via Kyoto), Nagoya, Gifu, Kanazawa (via Shirakawago), Takaoka (via Shirakawago), Matsumoto ou Gero Onsen

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