La street food au Japon
Délices sucrés et salés à grignoter sur le pouce
La street food fait largement partie du quotidien des japonais. C’est bien simple, elle est partout, dans les grandes villes comme dans les villages plus modestes, en particulier lors des événements.
Avis aux curieux: cette cuisine de rue fait partie intégrante de l’expérience japonaise. Aussi, ne manquez pas de vous arrêter dans les yatai (stands de marchands ambulants) qui croiseront immanquablement votre route.
Aux origines de la street food japonaise
La street food japonaise, Yatai no Tabemono, est née pendant l’ère Edo. À cette époque, les daimyo (seigneurs de guerre) et leurs suites passent beaucoup de temps sur les routes, le shogun exigeant chaque année leur présence à la capitale. Les marchands ambulants commencent à apparaître pour répondre à leurs besoins en fournitures de voyage… et bien-sûr en nourriture.
Par la suite, les yatai commencent à s’implanter autour des lieux de passage, monuments et temples notamment. Aujourd’hui encore, il est très fréquent d’en croiser lors des fêtes populaires et matsuri. Ou à proximité des spots du hanami ou du koyo.
Où expérimenter la street food japonaise ?
La réponse pourrait être: « absolument partout » ! Mais quelques spots sont particulièrement réputés pour leur cuisine de rue. La liste n’est pas exhaustive.
Tsukiji et Ameyoko, les marchés de Tokyo
À Tokyo, qui dit street food dit Tsukiji ! Le « ventre de Tokyo », qui abritait autrefois le plus grand marché aux poissons du monde, demeure l’une des meilleures destinations de l’archipel pour découvrir la richesse culinaire japonaise. Moins connu, Ameyoko est un marché populaire, situé à deux pas de la gare d’Ueno, qui regorge de petits restaurants et d’échoppes gourmandes pour manger sur le pouce. On y trouve également des mets d’origine étrangère : nems, kebab, pizza… De quoi satisfaire tous les estomacs.
Osaka, capitale de la street food
Osaka n’a pas volé son surnom de cuisine du Japon ! Un proverbe local dit même qu’à Dotonbori, quartier de la street food par excellence, on peut manger jusqu’à la ruine. Il faut dire que l’endroit ne manque pas d’échoppes et de petits restaurants bon marché, où l’on déguste kushikatsu, okonomiyaki et autres takoyaki à la lumière d’enseignes plus tape-à-l’œil les unes que les autres… Le tout, dans une bonne humeur des plus contagieuses, évidemment.
Fukuoka et ses yatai
Bien qu’en voie de disparition du fait d’une législation très stricte, les yatai sont encore légion à Fukuoka. On en dénombre près de 200. Ces petites gargotes mobiles offrent une expérience des plus conviviales. On y déguste une cuisine bon marché, faite de plats simples (oden, ramen, yakitori… selon les envies du chef et la saison du moment).
L’ambiance y est particulièrement chaleureuse, bien qu’elle laisse peu de place à la distanciation sociale. La clientèle étant majoritairement japonaise, les yatai sont l’occasion de faire d’intéressantes rencontres. Attention: les menus ne sont pas toujours traduits en anglais.
Takayama, destination gourmande
À Takayama, on déguste le bœuf de Hida sous toutes ses formes: yakitori, sushi, nikuman, shabu shabu, grillades… Impossible d’y échapper! Le quartier historique de Sanmachi Suji, avec ses charmantes rues commerçantes, est d’ailleurs un petit paradis de la street food, au coeur des Alpes japonaises.
Plus généralement, les spécialités de Gifu sont excellentes. Ne manquez pas de tester la cuisine locale lors de votre séjour dans cette préfecture pleine de charme.
Chinatown à Yokohama
Situé non loin du port, le quartier de Chinatown est un haut lieu de la cuisine de rue à Yokohama. On peut y déguster toutes sortes de spécialités chinoises, à commencer par les incontournables nikuman (beignets vapeurs fourrés à la viande), d’une taille hors norme.
L’ambiance du quartier est très chaleureuse, colorée. Un véritable petit bout de Chine au coeur du Japon.
Omotesando à Miyajima
La rue commerçante de Miyajima est un bonheur pour les amoureux de street food. En hiver, on peut y déguster les fameuses huîtres d’Ono-Seto, qu’elles soient crues, mijotées, grillées, frites, vinaigrées… L’autre grande spécialité des environs est le momiji manjû, un petit gâteau moelleux en forme de feuille d’érable, fourré à l’anko (pâte de haricots rouges sucrée). Un véritable délice, à déguster tout chaud !
Hirome market à Kochi
La préfecture de Kochi est le berceau de l’une des spécialités les plus célèbres du Japon, le katsuo tataki, un mi-cuit de bonite servi localement avec un peu de sel et d’ail cru.
Le meilleur endroit pour en déguster dans la ville de Kochi est Hirome market, un marché populaire situé non loin du splendide château de Kochi. Ne manquez pas également le sushi local au maquereau, dont le riz est parfumé au vinaigre de yuzu.
POUR ALLER PLUS LOIN
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Les incontournables de la street food japonaise
Ne quittez pas le Japon sans avoir goûté à quelques-unes de ces spécialités gourmandes…
Dorayaki
Cette spécialité sucrée se compose de deux pancakes fourrés à l’anko, une pâte de haricot rouge indissociable de la pâtisserie japonaise.
On peut en consommer absolument partout. C’est également une recette très simple à reproduire à la maison.
Karaage
Le poulet karaage est un classique des échoppes de street food japonaises. Pour cuisiner un karaage digne de ce nom, la viande doit être marinée dans un mélange d’ail, de gingembre et de sauce soja, puis panée avec de la farine de blé et frite dans l’huile, à la manière d’une tempura.
À noter que le poulet karaage n’est qu’une variante, on peut aussi utiliser du poisson… ou toutes sortes de plantes (légumes, racines), bien que ce soit moins courant.
Nikuman
Le nikuman ou niku-manjû désigne une brioche vapeur fourrée à la viande, originaire de Chine. On en trouve fréquemment dans les yatai, mais aussi dans les konbini.
L’un des meilleurs endroits au Japon pour en déguster est bien-sûr le quartier de Chinatown à Yokohama.
Oden
L’oden est une sorte de pot-au-feu japonais, que l’on consomme l’hiver pour se tenir chaud. Le bouillon à base de dashi accompagne toutes sortes d’ingrédients, que l’on choisi au gré de ses envies: daikon (sorte de gros radis japonais), œuf, tofu frit… C’est un incontournable des konbini… et des matsuri hivernaux.
Okonomiyaki
Ce plat populaire, souvent qualifié « d’omelette japonaise« , est né après la Seconde Guerre mondiale, pour accommoder les restes de nourriture. Il existe plusieurs variantes régionales, dont les plus connues sont celles d’Osaka et d’Hiroshima.
À Osaka, on cuisine l’okonomiyaki à base d’oeufs, de porc, de farine de blé, de bouillon de poisson, de chou vert, de ciboulette, de gingembre, de sauce spéciale pour okonomiyaki, de mayonnaise japonaise et de katsuo-bushi (copeaux de bonite).
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Une histoire d’okonomiyaki, sur le blog Horizons du Japon
La version d’Hiroshima inclut quant à elle des nouilles japonaises.
Taiyaki
Le taiyaki est une gaufre en forme de carpe, poisson porte-bonheur, généralement fourrée à l’anko.
Takoyaki
Les takoyaki sont des boulettes fourrées au poulpe (tako), originaires d’Osaka. On les prépare comme des gaufres: les morceaux de poulpe sont mélangés à une pâte, que l’on va cuire dans un moule circulaire.
Recouvertes d’une sauce spéciale et de copeaux de bonite (katsuobushi) à la manière d’un okonomiyaki, les boulettes ainsi obtenues se mangent très chaudes.
Récits de voyage
Mise à jour : septembre 2024