Zamami, un coin de paradis à Okinawa

C’est donc en mai 2024 que j’ai exploré l’île de Zamami. J’hésitais ce jour-là avec une excursion à l’aquarium Churaumi d’Okinawa, mais le temps était si exceptionnel que l’appel de la nature a été le plus fort. Depuis Naha, l’accès à Zamami est, de plus, très facile. Il se fait en 120 minutes via le ferry classique, ou en 70 minutes via le Ferry à grande vitesse Queen Zamami. C’est ce dernier que j’ai choisi, au départ du port de Tomari. L’aller-retour coûte 6080¥ par adulte (3040¥ par enfant).

Bienvenue au paradis

Après un trajet en haute mer rapide mais quelque peu mouvementé, me voici donc enfin au port de Zamami, minuscule bourgade nichée au fond d’une crique cernée par les collines luxuriantes. À peine débarquée, impossible de détacher mes yeux de la rade baignant dans le légendaire bleu Kerama qui fait la réputation de la région.

Seules quatre îles de l’archipel de Kerama sont habitées : Tokashiki, Zamami, Aka et Geruma. Toutes les autres sont relativement préservées de l’activité humaine, à part l’île de Fukaji, reliée à Geruma par un pont et accueillant le seul aéroport de l’archipel.

Si l’île voisine de Tokashiki est la plus grande, Zamami est la plus peuplée de toutes. Son unique port compte près de 600 habitants. Il est notamment doté d’un bel office de tourisme abritant un petit café, où l’on peut venir se poser entre deux virées à la plage.

Les ruelles du village ne manquent pas non plus de charme. Peut-être y croiserez-vous, comme moi, les adorables personnages de Mon voisin Totoro ?

Rencontre avec les baleines à bosse… et Marilyn

Symboles du parc national Kerama Shoto, les baleines à bosse sont représentées un peu partout à Zamami, notamment sur les plaques d’égout de l’île.

Le parc est en effet l’un de leurs lieux de reproduction favoris. Elles y viennent chaque hiver pour s’accoupler ou mettre bas.

C’est entre janvier et mars que l’on peut admirer ces gigantesques mammifères marins, parfois accompagnés de leurs baleineaux. Des excursions en bateau sont alors organisées, d’une durée de 2 à 3h. Malheureusement, je n’étais pas sur place au bon moment et la seule baleine que j’ai pu photographier est la statue géante émergeant de la rade, faisant signe aux visiteurs.

En longeant le front de mer vers la plage d’Ama, à la pointe ouest de la baie, c’est un autre animal célèbre qui peut être salué : la chienne Marilyn, ou plutôt sa statue. À la manière d’Hachiko, Marylin a ému l’ensemble du Japon grâce à son histoire d’amour avec Shiro, un chien résidant sur l’île voisine d’Aka. Pendant des années, Shiro traversa régulièrement à la nage les 3km le séparant de sa dulcinée, devenant même la star du film Marilyn ni aitai retraçant leur idylle. Shiro est décédé en l’an 2000, 12 ans après Marilyn, et il paraît que leur descendance vit toujours sur l’île de Zamami.

Aujourd’hui, la statue de Marilyn demeure tournée vers l’île d’Aka. Les offrandes posées à ses pieds témoignent quant à elles de l’attachement des touristes japonais pour cette émouvante love story.

Si les baleines à bosse sont l’attraction phare de l’hiver à Zamami, la belle saison permet quant à elle de s’adonner au plaisir du snorkeling dans des eaux cristallines aux allures de lagons. Deux plages de Zamami m’ont particulièrement émerveillé, celles d’Ama et de Furazamami.

La plage d’Ama

Avec ses eaux très claires et sa faible profondeur, la plage d’Ama est l’endroit idéal à Zamami pour se baigner en famille. Elle est, de plus, très proche de la zone portuaire. Il suffit en effet de longer la côte pendant une vingtaine de minutes à pied pour la rejoindre depuis l’office de tourisme. Le trajet est plat et emprunte une route assez peu fréquentée par les voitures (de toute façon peu nombreuses sur l’île).

À l’entrée de la plage d’Ama, un panneau informatif évoque la présence de tortues de mer. Celles-ci sont en effet nombreuses dans les îles Kerama en été, et la plage d’Ama est un lieu qu’elles apprécient particulièrement pour se nourrir à marée haute. Si vous en croisez lors de votre séance de snorkeling, veillez donc à bien respecter les consignes d’observation :

• évitez de les toucher ;
• ne les poursuivez pas ;
• laissez-leur de l’espace pour qu’elles puissent respirer à la surface de l’eau si besoin.

Il est possible d’observer à Zamami plusieurs espèces de tortues marines, parmi lesquelles la caouanne, la tortue verte ou encore la tortue imbriquée. Notez par ailleurs que la plage d’Ama possède des récifs coralliens assez éloignés de la plage. Il faudra donc nager davantage pour les admirer.

La plage de Furazamami

La plage de Furazamami est plus vaste que celle d’Ama, mais tout aussi sublime, si ce n’est davantage. Pour l’atteindre, il suffit de suivre la route qui traverse les collines à l’est du port, puis descendre vers le sud au premier embranchement. Le trajet à pied ne dure qu’une vingtaine de minutes, avec un peu de dénivelé.

On arrive alors à proximité d’une cabane de plage proposant notamment un service de location de matériel (parasol, masque, tuba, etc.), ainsi qu’un petit espace de restauration où je me suis posée pour déjeuner.

La plage en elle-même n’est qu’à deux pas. Sa particularité est de posséder de petits récifs coralliens très proches du rivage, ce qui en fait un spot de snorkeling et de plongée particulièrement agréable. Tout comme la plage d’Ama, l’eau y est peu profonde. Partout des éclats de coraux jonchent le sable, et en cherchant un peu, on peut dénicher de minuscules coquillages colorés.

Zamami est une destination réputée pour ses plages, mais on y trouve aussi de nombreux sentiers de randonnée, qui invitent à prendre de la hauteur à travers les collines luxuriantes. Ces itinéraires croisent divers observatoires haut perchés, ainsi que quelques monuments commémoratifs liés à la bataille d’Okinawa.

Le sentier de l’observatoire de Takatsukiyama

Au nord-est du port, le mont Takatsukiyama qui domine Zamami possède deux observatoires que l’on peut rejoindre à pied. Depuis l’office de tourisme, la randonnée de 3km représente environ 30 minutes de marche. L’itinéraire passe tout près de la Tour de la Paix, un cénotaphe érigé en mars 1953 en mémoire de 1200 victimes civiles et militaires qui ont trouvé la mort durant la Guerre du Pacifique. C’est en effet à Aka que les Américains ont débarqué pour la première fois, le 26 mars 1945, dans le cadre de la bataille d’Okinawa.

Les 1200 noms ont été ajoutés au monument en 1995. Ils sont honorés tous les cinq ans lors d’un service commémoratif organisé le 26 mars.

La première plateforme d’observation du mont Takatsukiyama se situe à dix minutes à pied. D’ici, la vue sur les îles Kerama est à couper le souffle. En circulant entre les deux observatoires distants d’une centaine de mètres, on peut notamment admirer le port de Zamami, la plage de Furazamami et, au nord-est, la sublime baie d’Agonoura. Le tout baignant toujours dans ce bleu Kerama grandiose.

Les observatoires Kami-no-hama et Unajinosachi

Zamami abrite plusieurs autres observatoires moins accessibles, pour lesquels l’usage d’un véhicule est recommandé. Parmi eux, la plateforme d’observation de Kami-no-Hama se situe à la pointe ouest de l’île.

La vue sur les îles Yakabi et Ijakaja y est splendide, dévoilant notamment de belles formations rocheuses émergeant des eaux translucides.

L’observatoire Unajinosachi se trouve quant à lui un peu plus au nord, dominant criques et falaises. Compte tenu de leur localisation, les deux sites sont particulièrement populaires au coucher du soleil.

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter les observatoires de Nita et Inazaki situés plus au nord, le long de la route qui fait le tour de la péninsule. Plus éloigné au nord-est, l’observatoire de Chishi mérite sans doute un petit détour également, dans le cadre d’une excursion vers la baie d’Agonoura. Quoiqu’il en soit, si vous envisagez d’explorer cette zone en voiture, n’oubliez pas de faire traduire votre permis de conduire avant le voyage.