Kumamoto

Le cratère du mont Aso

La région du mont Aso est une destination très appréciée à Kyushu. On y accède facilement en train via la ligne JR principale Hohi qui relie les villes de Kumamoto et Oita. Une fois en gare d’Aso, il suffit ensuite de prendre le bus pour rejoindre les arrêts Kusasenrigahama et Asosanjo Terminal. Le cratère de Nakadake se situe à proximité de ce dernier, des navettes assurant la liaison entre la boutique de souvenirs et la zone d’observation.

Voilà pour la théorie… car en réalité, il n’est pas toujours si simple d’accéder au cratère en lui-même.

Un cratère difficile d’accès

L’accès au cratère du mont Aso n’est en effet jamais garanti. Celui-ci peut fermer à tout moment si l’activité volcanique l’exige, ou si les gaz toxiques qui en émanent mettent en danger les visiteurs. Dans ce dernier cas, il suffit parfois d’attendre que le sens du vent redevienne favorable… mais cela reste une question de chance. À défaut, il est possible de survoler le cratère en hélicoptère sans réservation préalable.

Ajoutez à ces recommandations l’importance de la météo : en cas de brume, le cratère peut s’avérer totalement impossible à voir, même s’il est accessible. Mon conseil pour voir le cratère du mont Aso est donc de privilégier une journée claire, sans nuages bas, et surtout de garder un oeil sur le site aso-volcano.jp, les conditions d’accès pouvant évoluer rapidement.

C’est donc par une splendide journée de mai 2024 que j’ai effectué ma seconde visite du mont Aso, après une première tentative ratée pour cause de brouillard quelques jours plus tôt. Lors de cette précédente visite, la visibilité était très réduite. Je n’avais pas pu appréhender la physionomie réelle des lieux, ni voir le cratère pourtant sous mon nez. Rien à voir avec la seconde tentative, cette fois sous un ciel parfaitement dégagé.

Le trajet en bus de la gare d’Aso à Kusasenrigahama est un parfaite occasion d’admirer la beauté de l’immense caldeira effondrée qui s’étend à perte de vue, sur 128 km de circonférence.

Plus la route s’approche du cratère, plus ça grimpe et plus le paysage se dévoile. J’aurais aimé que le bus s’arrête par endroits pour admirer la vue, mais le trajet est direct jusqu’au parking faisant face à la prairie. De ce point, on peut déjà apercevoir le cratère fumant au loin, ainsi que les terres arides qui l’entourent.

Kusasenrigahama et son musée du volcan

Kusasenrigahama est la porte d’entrée vers le cratère du mont Aso. Ce vaste plateau accueille un musée et quelques restaurants situés face à une belle prairie verdoyante. Aussi magnifique qu’apaisante, cette dernière offre plusieurs points de vue sur le cratère tout proche, notamment depuis la colline de Komatate-yama. On y trouve aussi quelques étangs partiellement asséchés le jour de mon passage. Ceux-ci reflètent la couleur du ciel tel des miroirs.

De mars à décembre, des chevaux attendent paisiblement de partir en balade avec les visiteurs dans la prairie. Le mont Aso abrite en effet de nombreux ranch disséminés le long de la Milk Road, une route panoramique traversant la caldeira. Les troupeaux de vaches et de chevaux font partie intégrante du paysage de la région, donnant à cette dernière un charme singulier.

Le musée du volcan Aso est quant à lui l’endroit idéal pour en apprendre davantage sur l’histoire du mont Aso. On y découvre notamment les quatre grandes éruptions qui, entre 300 000 et 80 000 avant J.-C., ont abouti à la formation de la caldeira.

De nombreuses autres éruptions volcaniques ont été documentées au fil des siècles. De nos jours, celles-ci se concentrent principalement au niveau du cratère de Nakadake, le plus impressionnant de la région. L’endroit constitue l’attraction phare du géoparc d’Aso, inscrit depuis 2014 au patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que du parc national d’Aso-Kuju.

POUR ALLER PLUS LOIN

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Le dernier tronçon de route menant au cratère en lui-même démarre à l’arrêt de bus suivant, Asosanjo Terminal. On y trouve une boutique de souvenirs, un parking, un temple et un petit sanctuaire. Les navettes vers le cratère (600¥ le trajet) partent d’ici dix fois par jour, mais il est aussi possible d’effectuer l’ascension à pied.

C’est ici que je décide de m’arrêter en fin de matinée, avant même de visiter Kusasenrigahama, dans l’espoir de voir enfin le cratère. Et là, c’est la douche froide : malgré un splendide ciel bleu, le site est interdit d’accès pour cause d’émanations de gaz sulfureux (le vent soufflant en direction des zones d’observation).

Timing infernal sur les flancs du mont Aso !

En désespoir de cause, je décide donc de retourner à Kusasenrigahama pour la pause déjeuner et pour photographier le panorama depuis les différents observatoires entourant la prairie. Tout cela en gardant un oeil sur le site aso-volcano.jp, que je viens à peine de découvrir.

Peu après 14h, le site annonce une réouverture partielle du cratère. Je retourne donc à Asosanjo Terminal pour attraper la navette de 15h05. Cinq minutes plus tard, c’est la deuxième douche froide. Pendant les 5 minutes de trajet, la zone d’observation a fermé à nouveau et me voici donc bloquée sur le parking, à quelques mètres du cratère.

Je décide donc de redescendre, dépitée… pour découvrir avec effarement que le cratère a rouvert dans les 5 minutes de ma descente. Malédiction ! Finalement, je décide de faire une ultime tentative en m’engouffrant dans la dernière navette de la journée, celle de 15h45 (cette décision me faisant rater mon bus retour pour Kumamoto, déjà réservé depuis la veille). L’adorable staff de la gare routière, qui a assisté à mes allers et retours depuis le matin, décide alors de me céder un pass pour accéder gratuitement au site. Et la dernière tentative sera la bonne!

Finalement, je n’aurai droit qu’à dix minutes pour admirer le volcan dans toute sa majesté avant qu’une nouvelle alerte ne m’oblige à quitter les lieux… mais quel bonheur ! Merci à l’équipe d’Asosanjo Terminal pour sa gentillesse.

Pourquoi le cratère du mont Aso est-il si dangereux ?

Situé à 1506m d’altitude, le Nakadake est un lieu réputé dangereux à plusieurs titres. Le cratère, qui fait environ 600m de diamètre et 160m de profondeur, abrite en effet un lac acide émettant des gaz sulfureux toxiques. C’est pourquoi la visite est déconseillée aux asthmatiques (même munis de masques), ainsi qu’aux personnes cardiaques.

Par ailleurs, les éruptions du Nakadake peuvent être explosives, avec notamment d’importants panaches de cendres et des projections de pierres et scories. C’est pourquoi des bunkers en béton ont été aménagés sur le site dans les années 1990, afin de permettre aux visiteurs de s’abriter en cas d’urgence.

Pour plus de compréhension, les alentours immédiats du cratère sont divisés en plusieurs zones (B1, B2, C, D et E). Ces zones ouvrent ou ferment partiellement en fonction de la situation. Il peut arriver, par exemple, que la zone B2 soit accessible alors que la zone B1 ne l’est pas. Ne pas pouvoir accéder au cratère du mont Aso est donc assez fréquent pour les voyageurs, et il faut savoir relativiser l’échec. Aucune photo ne mérite de risquer sa vie après tout.

En conclusion

Pour ma part, je suis très heureuse de mes deux visites à Aso, car j’en ai tiré d’intéressantes leçons. Entre la météo et les alertes de sécurité, j’ai en effet pu expérimenter les principales difficultés susceptibles de ternir une journée au mont Aso. Et malgré tout, j’ai pu admirer le cratère de Nakadake in extremis, ce qui m’a procuré de très belles émotions.

Je n’ai, par contre, pas eu le temps de visiter le sanctuaire Aso-jinja et les sources chaudes de la caldeira. Une journée sur place, c’est sans doute un peu court : si vous le pouvez, prévoyez au minimum deux à trois jours pour explorer la caldeira, et pourquoi pas les sources de Minamiaso. Ne manquez pas également la charmante station thermale de Kurokawa Onsen, à environ 1h de bus.


Pensez à vérifier si l’accès au cratère du mont Aso est possible sur le site aso-volcano.jp

  • JR Hohi main line de Kumamoto à Oita via la gare JR Aso

  • Bus Kyushu Sanko depuis la gare de Kumamoto, Kurokawa Onsen, Yufuin ou Oita
  • Ligne Asosanjo de l’hôtel Arden à Asosanjo Terminal via la gare d’Aso et Kusasenrigahama
  • Navettes Kyushu Sanko vers le cratère depuis Asosanjo Terminal (600¥)

Pour visiter la caldeira, la voiture individuelle reste le moyen le plus pratique. L’accès au cratère en voiture inclut un péage de 1000¥.

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