Toyama

La côte d’Amaharashi

Pour les amateurs d’histoire et de beau patrimoine, Takaoka est une destination qui ne saurait laisser indifférent. Je vous livrerai dans un prochain article mes impressions sur cette ville que j’ai exploré en mai 2023. Mais pour l’heure, c’est sa facette maritime que j’ai surtout envie de vous dévoiler.

En effet, Takaoka était autrefois un port florissant situé sur l’ancienne route maritime Kitamae reliant Hokkaido aux principaux ports de la mer du Japon. Accessible via la ligne JR Himi, le littoral de la ville abrite notamment le pittoresque musée Fushiki Kitamaebune qui met en lumière cet âge d’or. Non loin de là se trouve par ailleurs le temple Unryuzan Shoko-ji, fondé en 1584 et classé Trésor National.

La côte d’Amaharashi se situe un peu plus à l’ouest. Cette région est célèbre pour son décor très photogénique de plages et de rochers, avec le massif de Tateyama en toile de fond. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’endroit n’a pas volé sa réputation !

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C’est donc par une journée quasi-estivale que j’ai pris le train à Takaoka, direction la pittoresque petite gare d’Amaharashi, un bâtiment tout en bois. Le trajet, à bord d’un photogénique train rouge, dure une vingtaine de minute. Son dernier tronçon (à partir de la gare d’Etchu-Kokubu) longe la mer du Japon, offrant par endroits un spectacle féérique, digne du film d’animation Le voyage de Chihiro.

Une fois arrivé en gare, il ne faut guère plus de cinq minutes à pied pour rejoindre l’aire routière (michi-no-eki) d’Amaharashi, dont le café Isumi Terrace offre une vue splendide sur le rocher Onnaiwa, principale attraction des environs. L’édifice, de style contemporain, fait face à un minuscule passage à niveau menant à la petite plage de Yoshitsune. L’endroit est incontestablement le meilleur point de vue de la région. C’est d’ici que vous pourrez immortaliser Onnaiwa, avec la silhouette grandiose du mont Tsurugi en toile de fond.

Onnaiwa, le célèbre rocher de la côte d’Amaharashi

Onnaiwa est le paysage le plus emblématique de la côte d’Amaharashi. Coiffé de pins maritimes, ce petit îlot rocheux se détache nettement du paysage environnant. Son nom signifie littéralement « rocher femme », son pendant masculin (Oiwa) se situant un peu plus à l’est.

Le paysage de la côte d’Amaharashi inspire poètes et écrivains depuis des siècles. Il est notamment mentionné dans le Manyoshu, célèbre recueil de poésie japonaise achevé en 759 et contenant des textes d’Otomo no Yakamochi, originaire de la région.

La plage de Yoshitsune doit quant à elle son nom à Minamoto no Yoshitsune (1159-1189), célèbre guerrier et frère du premier shogun de l’époque de Kamakura. On dit que Yoshitsune se réfugia sur cette plage, sous un grand rocher qui porte aujourd’hui son nom, afin de se protéger de la pluie. Sur place, un petit sanctuaire commémore cet épisode.

Aujourd’hui, ce sont surtout les photographes qui immortalisent les lieux, tout particulièrement au lever et au coucher du soleil. Une excursion sur la côte par temps clair est évidemment idéale pour bénéficier de la splendide vue sur le mont Tsurugi.

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Au lieu de reprendre le train vers Takaoka, j’ai décidé de marcher vers l’est pour rejoindre la gare d’Etchu-Kokubu à pied et profiter davantage des paysages de la région. Si vous voyagez dans la zone en voiture, vous pouvez sans problème prolonger la balade jusqu’au port de Fushiki. Il paraît d’ailleurs que la route nationale 415 qui surplombe la voie ferrée offre elle aussi d’intéressants points de vue sur la côte. Enfin, sachez que la côte d’Amaharashi se situe sur l’itinéraire cyclable de la baie de Toyama, et est donc parfaitement adaptée à la pratique du vélo.

À pied, la randonnée de 1,5 km dure de 25 à 30 minutes. Elle permet de découvrir d’autres formations rocheuses, notamment Oiwa, le « rocher homme », et de profiter des quelques panneaux d’interprétation installés sur place. Malheureusement, la présence des infrastructures portuaires de Fushiki enlève un peu de charme à ce paysage maritime, et Onnaiwa reste donc à mes yeux le meilleur spot à explorer, surtout si vous disposez de peu de temps dans les environs.

À bien des égards, ma promenade le long de la côte d’Amaharashi m’a beaucoup rappelé mon passage sur la côte d’Uradome à Tottori. Tout comme cette dernière, le littoral de la baie de Toyama possède des paysages dignes d’une estampe, entre plages de sable blanc et pins maritimes aux silhouettes parfois biscornues. Il paraît que ses petites plages sont idéales pour une baignade estivale, grâce à la faible profondeur de l’eau. Mais je n’ai pas tenté l’expérience. C’est à Amaharashi que j’ai découvert pour la première fois les charmes de la pittoresque baie de Toyama. Et j’espère vivement avoir l’occasion d’y revenir durant un futur voyage, pour approfondir un peu l’exploration de cette région splendide.


  • JR Himi Line au départ de Takaoka

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