Les châteaux japonais

Élégants vestiges du Japon féodal

Bâtis à des emplacements stratégiques, les châteaux japonais sont des ouvrages militaires à vocation défensive. Originellement faits de bois et de pierre, ils se multiplient dès la fin du 12e siècle. Leur âge d’or est cependant l’époque Sengoku et le début de l’époque Edo, entre 1570 et 1690.

À la fin du 16e siècle, le Japon compte près d’un millier de châteaux. Afin de consolider le pouvoir du shogun et réduire l’influence des seigneurs locaux, une loi limitant leur nombre est promulguée en 1615. La majorité des châteaux restants sont démantelés durant l’ère Meji, dans une volonté de modernisation du pays.

Depuis les années 1960, les châteaux japonais connaissent un second âge d’or grâce au tourisme. Beaucoup de donjons ont en effet été reconstruits. On s’émerveille de leurs élégantes silhouettes, et on prend plaisir à déambuler dans leurs parcs, lieux de détente et d’animations. Les châteaux japonais sont en effet parmi les meilleurs endroits au Japon pour admirer les cerisiers en fleur.

Si les premiers châteaux japonais s’apparentent davantage à de petites fortifications sommaires, leurs techniques de construction se sont progressivement améliorées au fil des siècles. À l’aube de l’époque Edo, les plus grands châteaux pouvaient s’étendre sur plusieurs hectares, certains comportant des modes de défense élaborés (fortifications en pierre, douves sèches ou non, tourelles, mâchicoulis et meurtrières, etc.).

La plupart des châteaux japonais possèdent par ailleurs une enceinte intérieure appelée honmaru, où se trouvait autrefois la résidence du seigneur, le palais honmaru goten. Malheureusement, très peu d’édifices de ce genre ont survécu au passage du temps. Le terme ninomaru désigne quant à lui la seconde enceinte, et sannomaru la troisième. Le donjon porte quant à lui le nom de tenshukaku, ou plus simplement tenshu.

De manière général, il existe trois grands types de châteaux au Japon. Une quatrième catégorie, moins fréquente, mérite également d’être mentionnée.

Les hirayamajiro

Les châteaux japonais construits en haut d’une colline ou d’un promontoire dominant une plaine se nomment hirayamajiro. Leur emplacement stratégique permettait autrefois de surveiller les grands axes commerciaux, tout en offrant un accès rapide au reste de la ville-château (ou jokamachi) située à leur pied. Ces châteaux sont généralement des lieux de pouvoir à la fois civil et militaire, dotés de systèmes de défense complexes pour compenser leur relative simplicité d’accès. Les châteaux de Matsue, Himeji ou Kumamoto appartiennent tous trois à cette première catégorie.

Les yamajiro

Plus difficiles d’accès, les yamajiro sont des châteaux de montagne offrant une vue imprenable sur les alentours. Naturellement protégés, la plupart d’entre eux ne possèdent qu’un simple donjon, sans système de protection élaboré. L’un des plus célèbres châteaux de ce type est celui d’Inuyama.

Les hirajiro

Les châteaux de plaine ou hirajiro sont des lieux de pouvoir destinés à impressionner, mais peu adaptés aux périodes de conflits intenses. C’est pourquoi la plupart d’entre eux ont été bâtis à l’initiative du shogun durant l’époque Edo, une longue ère de paix et de prospérité. C’est le cas du château de Nagoya par exemple. Situés en cœur de ville, ces espaces fortifiés conservent quelques protections telles que douves, murailles et tourelles, mais celles-ci sont beaucoup moins élaborées que celles des hirayamajiro construits antérieurement.

Les mizujiro

Moins fréquente, la catégorie des mizujiro regroupe quant à elle les châteaux de bord de mer, bénéficiant ainsi d’une protection naturelle. Cette catégorie comprend seulement trois châteaux : ceux de Nakatsu, Takamatsu et Imabari.

La plupart des donjons visibles au Japon sont des reconstructions en béton, leurs structures en bois d’origine ayant très mal résisté aux ravages du temps. Pourtant, quelques irréductibles monuments subsistent encore. Ce sont les douze derniers châteaux originaux du Japon, dont cinq sont classés Trésors Nationaux. Ces châteaux en bois partagent tous une caractéristique, leurs escaliers extrêmement raides, qui obligent parfois à utiliser une corde pour se hisser jusqu’au dernier étage. Avis aux voyageurs à mobilité réduite : la visite n’est malheureusement pas toujours adaptée. N’hésitez pas à vous renseigner en amont du séjour.

Les cinq Trésors Nationaux

Le château de Himeji

Considéré (à juste titre) comme l’un des plus beaux châteaux japonais, Himeji-jô, le « château du héron blanc », se situe dans la préfecture de Hyogo. Ses douves et tourelles (ou yagura) forment un système de fortification très complexe, considéré comme révolutionnaire à l’époque de sa construction (début du 17e siècle). Ses aménagements défensifs ne seront cependant d’aucune utilité, puisque le château de Himeji ne sera jamais assiégé et ne subira pas le moindre dommage important. Il s’agit par ailleurs du tout premier monument japonais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1993.

Le château de Hikone

Petit par la taille mais grand par son histoire, le château de Hikone, bâti en 1622, possède des douves parfaitement conservées. Du haut de sa colline, l’édifice dévoile son architecture singulière, mêlant diverses influences architecturales et regorgeant d’ingénieux dispositifs défensifs. Son dernier étage, accessible via un escalier très raide, offre une vue splendide sur le lac Biwa.

Le château de Matsumoto

Surnommé « le château du corbeau » en raison de sa couleur noire, le splendide château de Matsumoto date des années 1593-1594. Sa beauté rivalise sans peine avec celle du château de Himeji. Comme ce dernier, l’édifice dispose d’un remarquable dispositif défensif qui n’a jamais été mis à l’épreuve. Son environnement, au pied des Alpes japonaises, est particulièrement remarquable.

Le château de Matsue

Du haut de ses 30m, le château de Matsue domine les 16 hectares du parc du château de Matsue. On le surnomme « le château du pluvier », car sa silhouette évoquerait celle d’un oiseau déployant ses ailes.

Le château d’Inuyama

Datant des années 1620, le château d’Inuyama a survécu au grand séisme de Nobi en 1891, ainsi qu’aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Son donjon haut perché offre une vue splendide sur le fleuve Kisogawa qui serpente à ses pieds.

Les châteaux classés « biens culturels importants »

Le château de Maruoka

Le plus ancien des 12 châteaux originaux du Japon aurait sans doute obtenu son titre de Trésor National s’il n’avait été détruit par un séisme en 1948. Reconstruit 7 ans plus tard à l’aide de ses matériaux d’origine, le château de Maruoka domine un parc peuplé de 1700 cerisiers. C’est l’un des trésors de la préfecture de Fukui. Les escaliers en bois de ce château relativement petit sont si raides qu’ils nécessitent une corde pour être gravis.

Le château de Hirosaki

Rares sont les châteaux majeurs situés dans la région du Tohoku, ce qui rend le château de Hirosaki d’autant plus remarquable. L’endroit est particulièrement apprécié au printemps pour ses très nombreux sakura.

Le château de Matsuyama

Accessible en téléphérique, le château de Matsuyama est un édifice massif, qui domine la capitale de la préfecture d’Ehime. Son donjon haut perché est l’un des mieux conservés de l’archipel. Son observatoire offre quant à lui une vue splendide sur la mer intérieure de Seto.

Le château de Bitchu-Matsuyama

Bien que modeste par sa taille, le château de Bitchu-Matsuyama se situe haut dans les montagnes de la préfecture d’Okayama. Culminant à 430 m d’altitude, sur les flancs du mont Gagyu, son donjon a été bâti avec les pierres extraites de la montagne.

Le château de Kochi

Dominant une colline en plein cœur de la ville, le château de Kochi est un édifice remarquable, accessible via un large escalier bordé d’azalées. Il s’agit du seul château au Japon à avoir conservé à la fois son donjon et son palais Honmaru Goten d’origine. Un particularité qui en fait l’un des incontournables de la préfecture de Kochi.

Le château d’Uwajima

Construit en 1596, le château d’Uwajima est un petit château situé au sud-ouest de la préfecture d’Ehime. S’il n’est guère impressionnant à première vue, l’édifice possède un très bel intérieur en bois abritant un mini-musée plein de charme.

Le château de Marugame

Le donjon du château de Marugame, tout petit, contraste avec l’immensité du site qu’il occupe. L’édifice domine en effet une vaste colline fortifiée, entourée de larges douves inondées. La nature y est omniprésente, ce qui rend la balade particulièrement plaisante à la belle saison. L’office de tourisme situé dans l’enceinte basse invite par ailleurs à découvrir l’artisanat local des éventails de Marugame.

Au-delà des 12 donjons d’époque, le Japon compte un très grand nombre de châteaux d’un grand intérêt historique. La liste des 100 plus beaux châteaux du Japon, établie par la Nihon Jokaku Kyokai (la Fondation des Châteaux Japonais) date de 2006. Dans ce cadre, chacun des monuments cités ci-dessous possède un tampon spécifique à collectionner.

1. Ruines de Chashi en péninsule de Nemuro
2. Goryôkaku (Hakodate)
3. Château de Matsumae

4. Château de Kubota (Akita)

5. Château de Hirosaki
6. Château de Ne (Hachinohe)

7. Château de Nihonmatsu
8. Château d’Aizuwakamatsu
9. Château de Komine (Shirakawa)

10. Ruines du château de Morioka

11. Château de Sendai
12. Fort de Tagajō

13. Château de Yamagata

14. Château de Sakura

15. Château de Mito

16. Château de Minowa (Takasaki)
17. Château de Kanayama (Ōta)

18. Château d’Odawara

19. Château de Hachigata (Yorii)
20. Château de Kawagoe

21. Banna-ji (Ashikaga)

22. Château d’Edo (Tokyo)
23. Château de Hachiōji

24. Château d’Inuyama
25. Château de Nagoya
26. Château d’Okazaki
27. Château de Nagashino (Shinshiro)

28. Château de Maruoka (Sakai)
29. Château d’Ichijodani (Fukui)

30. Château d’Iwamura (Ena)
31. Château de Gifu

32. Château de Nanao
33. Château de Kanazawa

34. Château de Matsushiro (Nagano)
35. Château d’Ueda
36. Château de Komoro
37. Château de Matsumoto
38. Château de Takato (Matsumoto)

39. Château de Shibata
40. Château de Kasugayama (Joetsu)

41. Château de Yamanaka (Mishima)
42. Château de Sunpu (Shizuoka)
43. Château de Kakegawa

44. Château de Takaoka

45. Château de Tsutsujigasaki (Kôfu)
46. Château de Kôfu

47. Château de Takeda (Asago)
48. Château de Sasayama (Tamba-Sasayama)
49. Château d’Akashi
50. Château de Himeji
51. Château d’Ako

52. Château de Nijô (Kyoto)

53. Château d’Iga Ueno (Iga)
54. Château de Matsusaka

55. Château de Takatori

56. Château d’Osaka
57. Château de Chihaya (Chihaya Akasaka)

58. Château d’Odani (Nagahama)
59. Château de Hikone
60. Château d’Azuchi (Omihachiman)
61. Château de Kannonji (Omihachiman)

62. Château de Wakayama

63. Château de Fukuyama
64. Château de Yoshida-Kōriyama (Akitakata)
65. Château de Hiroshima

66. Château de Tsuyama
67. Château de Bitchu-Matsuyama (Takahashi)
68. Château de Ki (Sôja)
69. Château d’Okayama

70. Château de Matsue
71. Château de Gassantoda (Yasugi)
72. Château de Tsuwano

73. Château de Tottori

74. Château d’Iwakuni
75. Château de Hagi

76. Château d’Imabari
77. Château de Matsuyama
78. Château de Yuzuki (Matsuyama)
79. Château d’Ozu
80. Château d’Uwajima

81. Château de Takamatsu
82. Château de Marugame

83. Château de Kochi

84. Château de Tokushima

85. Château de Fukuoka
86. Château d’Ono (Onojo)

87. Château de Kagoshima

88. Château de Kumamoto
89. Château de Hitoyoshi

90. Château d’Obi (Nichinan)

91. Château de Hirado
92. Château de Shimabara

93. Château de Funai (Oita)
94. Château d’Oka (Taketa)

95. Château de Nagoya (Karatsu)
96. Site de Yoshinogari
97. Château de Saga

98. Château de Nakijin
99. Château de Nakagusuku (Kitanakagusuku)
100. Château de Shuri (Naha)