Tokyoïtes le mag
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Tokyoïtes le mag ou l’immersion d’un photographe dans les rues de Tokyo

Tokyoïtes le mag, vous connaissez ? Tel est le nom du plus récent projet du photographe Jocelyn Calac. Amoureux du Japon depuis l’enfance, ce dernier décide fin 2019 de s’immerger dans la vie tokyoïte avec son appareil photo, pour documenter le quotidien des habitants de la plus grande ville du monde. À cette époque, il n’imaginait pas que, quelques semaines plus tard, une pandémie plongerait le monde dans le chaos, entraînant la fermeture des frontières japonaises… et donnant à son travail une saveur très particulière.

Tokyo à la veille de la pandémie de Coronavirus, vous vous souvenez ? Quelques masques dans la rue (mais pas trop), une ligne Yamanote bondée, loin du casse-tête de la distanciation sociale… Le bon vieux temps en somme. Difficile à l’époque d’imaginer la tournure que prendraient les événements à partir de mars 2020.

C’est dans ce contexte d’insouciance que j’ai rencontré pour la première fois Jocelyn Calac, en pleine immersion dans la frénésie de la capitale nippone. Nous avons sympathisé autour d’un déjeuner avec Aala Kanzali (Un Gaijin au Japon). De cette rencontre, je garde le souvenir d’un voyageur curieux, observateur, prêt à dégainer son appareil photo à la moindre lueur d’inspiration. J’ai donc été ravie de découvrir son projet Tokyoïtes le mag, dont le premier numéro est paru en février 2022.

Entretien avec Jocelyn Calac, photographe et auteur de Tokyoïtes le mag

Originaire de Rodez, Jocelyn Calac est devenu photographe à 37 ans, avec une prédilection pour la street photography. Autant dire qu’à Tokyo, il était en 2019 comme un poisson dans l’eau!

Découvrez en 8 questions celui qui se cache derrière Tokyoïtes le mag

Quels sont tes liens avec le Japon ?

Le Japon fait partie de ma vie depuis le Club Dorothée. Je suis de cette génération élevée au manga le mercredi sur TF1 dans les années 80. Ensuite, j’ai pu m’y envoler en 2008 pour la première fois et ce fût une révélation pour moi. Ce pays est instantanément devenu mon deuxième pays de coeur! Je n’ai pas pu faire autrement que sacrifier mon confort de vie en France pour pouvoir y revenir années après années. J’ai notamment fait la rencontre d’un Japonais qui m’a accueilli chez lui lors de mes autres venues sur l’archipel.

Quelle philosophie se cache derrière ton travail ?

Ma philosophie c’est être dans le moment présent, en observation du monde qui m’entoure, sans jugement. C’est ce rapport au moment présent qui me permet d’anticiper les scènes qui se créent par milliers dans une ville si grande et si vivante que Tokyo.

Tokyoïtes le mag ©2019 Jocelyn Calac
© Jocelyn Calac

Comment est né Tokyoïtes le mag, et de quoi s’agit-il exactement ?

Tokyoïtes est né de cette envie de faire un travail photo sur les habitants de la capitale japonaise. Au début, c’était un gros livre de 240 pages que j’ai tiré en très peu d’exemplaires et impossible à vendre sans éditeur. J’en ai cependant vendu quelques-uns en version numérique. Ce livre était composé de 4 chapitres et plusieurs personnes m’ont suggéré à l’époque d’en faire 4 magazines distincts.

Après les divers confinements et la pandémie causée par le coronavirus, j’ai compris la plus value de ce travail : il avait été réalisé deux mois avant la fermeture des frontières. Très peu de masques donc, et une certaine insouciance que le Covid a remis en cause par la suite.
J’ai donc décidé de reprendre les chapitres du livre original pour les agrémenter de textes et faire des modifications pour que chaque volume soit bien différent des autres.

Tokyoïtes le mag ©2019 Jocelyn Calac
© Jocelyn Calac

Pourquoi Tokyo ? Et quelles sont tes impressions sur la capitale japonaise ?

Tokyo m’a toujours attiré et je me suis beaucoup plu à découvrir sa diversité tout au long de mes passages dans la ville. Je l’ai aussi choisie car c’est simplement la plus grande ville du monde et sûrement la plus sûre, ce qui donne un sentiment incomparable à vivre. Cette mégalopole a le don de me donner un peu de son énergie et c’est à chaque fois le même ressenti de liberté et d’envie de toujours en découvrir plus.

Chaque quartier est une ville en soit. Ueno par exemple est un de mes quartiers préféré pour sa quiétude et l’impression d’être dans un endroit comme figé dans le temps.

As-tu des spots tokyoïtes à recommander aux voyageurs qui découvrent la ville ? Aux photographes en particulier ?

Le Bunkyo Civic Center par exemple ! Cet observatoire gratuit vaut vraiment le détour avec sa vue sur la ville avec le mont Fuji en fond.

Tokyoïtes le mag ©2019 Jocelyn Calac
© Jocelyn Calac

Un deuxième spot pourrait être le 7ème étage de l’office de tourisme d’Asakusa, avec vue sur le temple Senso-ji et Nakamise-dori.

As-tu des anecdotes de voyage à partager ?

Oui par exemple cette fois où j’au planté du riz avec mon ami Makoto, deux heures après être sorti de l’avion, en short pieds nus dans la vase avec un décor de rêve. Ou cette soirée d’entreprise durant laquelle j’ai accompagné Makoto dans un izakaya. J’ai bu toute la soirée avec son chef, qui me faisait des blagues dans un anglais approximatif. Le retour en vélo fut folklorique ! J’avoue avoir quelques autres anecdotes en stock que je garderai pour moi…

Quel matériel photo utilises-tu ?

Je suis parti avec un hybride Sony A7 III et un seul objectif de 50mm.

Tokyoïtes le mag ©2019 Jocelyn Calac
© Jocelyn Calac

Quels conseils peux-tu donner aux photographes (amateurs ou non) qui souhaitent se lancer dans la photographie de rue ?

Mon conseil serait de ne pas passer trop de temps à apprendre la théorie et d’aller pratiquer le plus possible en milieu urbain. La pratique et la persistance sont les clefs pour s’améliorer. Ensuite, bien-sûr, être concentré le plus possible sur le moment présent et dans une observation objective.

Où se procurer les quatre numéros de Tokyoïtes le mag ?

Les trois premiers volumes de Tokyoïtes sont en commandables sur le site blurb.fr :

Metro citizens (chapitre 1)

Street citizens (chapitre 2)

Expanding city (chapitre 3)

Le chapitre 4 sera disponible dès septembre 2022 (avec la participation d’Un Gaijin au Japon)

Une exposition liée à Tokyoïtes est également prévue à Rodez pour cet automne.

Pour suivre Jocelyn Calac, rendez-vous sur Instagram, sur le profil Tokyoïtes le mag ou sur www.jcproduction.fr

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