Faut-il parler japonais pour voyager au Japon ?

Conseils et astuces pour réussir son séjour

Spoiler : parler japonais n’est pas indispensable pour voyager au Japon. Pas d’excuses, donc, si la barrière de la langue freine encore vos envies de voyage! Quelques notions de japonais (et d’anglais) sont néanmoins vivement conseillées pour pouvoir communiquer une fois sur place.

 C’est un fait, les Japonais ne sont pas réputés pour leur grande connaissance des langues étrangères. On pourrait croire que l’occupation américaine, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, aurait favorisé le développement de l’anglais sur l’archipel. Et c’est le cas dans une certaine mesure, notamment dans le monde des affaires. Mais la connaissance des langues occidentales reste relativement marginale parmi les anciens. Heureusement, les nouvelles générations y sont beaucoup plus ouvertes. Sans oublier ces japonais qui ont voyagé ou vécu à l’étranger, dans le cadre de leurs études par exemple.

Dans les transports, une barrière de la langue quasi-inexistante

Premier constat, le niveau d’exigence en japonais n’est pas le même selon votre destination. Dans les grandes villes comme Tokyo, Kyoto ou Osaka, vous trouverez sans difficulté des interlocuteurs bilingues, ou a minima dotés de quelques rudiments d’anglais. L’affichage en romaji (alphabet latin) y est monnaie courante. On prend donc rapidement ses marques dans cet environnement familier. 

Ajoutez à cela l’extrême amabilité des japonais, qui n’hésiteront pas à faire de leur mieux pour vous renseigner s’ils vous sentent perdus… quitte à vous accompagner directement à l’endroit souhaité. Vous l’aurez compris: dans ces lieux, vous avez peu de chances de vous retrouver en grande difficulté. Et si votre interlocuteur ne parle pas la langue, nul doute qu’il vous orientera vers une autre personne, sans vous abandonner à votre triste sort.

Japon des villes, Japon des campagnes

Prendre le train au Japon reste le moyen le plus simple de circuler. Signalétique en gare, plans de métro, noms des arrêts… En milieu urbain, l’essentiel des informations est systématiquement retranscrit en alphabet latin. Idem pour les bornes d’achat ou de rechargement IC. Seul bémol: le niveau d’anglais du personnel en gare est assez aléatoire. Aussi, si vous souhaitez éviter de passer au guichet à chaque achat de billet, privilégiez l’utilisation d’une carte IC ou d’un JR Pass.

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Globalement, le même constat peut s’appliquer en province, dans les grandes et moyennes villes situées le long du réseau JR. Dès lors qu’un lieu abrite un site touristique de rayonnement mondial, qu’il soit en milieu urbain ou rural, le niveau d’anglais y sera logiquement plus élevé.

Les choses se compliquent quand on s’éloigne un peu des sentiers battus, pour aller se perdre dans les campagnes japonaises plus profondes, peu desservies par le train. Ici, les chances de rencontrer des japonais anglophones s’amenuisent, d’autant plus si la population est âgée. Il m’est arrivé d’être dévisagée avec curiosité (mais toujours avec respect) dans ce type d’endroits, où les touristes étrangers s’aventurent rarement. La principale difficulté, dans ces lieux, est le manque de retranscription en romaji, en particulier pour les arrêts de bus. 

En bus à la campagne

Pour voyager sereinement lorsque je prévois de prendre le bus à la campagne, je contacte systématiquement l’office de tourisme local en amont du séjour, pour demander les horaires de bus et la liste des arrêts, afin d’en identifier les kanji. Sur place, j’interroge immédiatement le chauffeur de bus à la montée, pour m’assurer qu’il passera par l’endroit souhaité. Et je m’arrange pour m’assoir près de lui, histoire qu’il ne m’oublie pas si je devais manquer de signaler l’arrêt. Je l’avoue, cette technique repose beaucoup sur le zèle japonais… mais elle ne m’a jamais fait défaut.

En voiture, une signalétique normalisée

Vous prévoyez de voyager au Japon en voiture ? Bonne nouvelle, tous les panneaux sont traduits en romaji. Vous ne devriez donc rencontrer aucune difficulté linguistique sur votre itinéraire. Pensez à bien faire traduire votre permis de conduire avant le départ, et à vous renseigner sur la signalétique routière japonaise. Celle-ci est assez similaire à celle de la plupart des pays occidentaux. Attention, ici on roule à gauche!

Dans les hébergements, un niveau de japonais variable

Il y a quelques années, réserver un hôtel au Japon sans parler japonais relevait du casse-tête. Ce n’est désormais plus le cas, grâce aux sites de réservation en ligne qui ont largement simplifié la manoeuvre.

À l’hôtel, un personnel formé

Si vous redoutez particulièrement la barrière de la langue, privilégiez l’hôtel. Le personnel de réception y est généralement très bien formé, en particulier si l’établissement occupe une zone touristique habituellement fréquentée par les visiteurs étrangers. On peut faire le même constat pour les auberges de jeunesse, où se croisent des backpackers du monde entier, et qui ont donc l’habitude de ce genre de clientèle. 

Il arrive toutefois que certains établissements familiaux, restés « dans leur jus », fassent exception. Il pourra s’agir de ryokan par exemple, ces auberges traditionnelles qui pullulent à proximité des onsen (sources chaudes thermales). L’hospitalité étant le maître-mot de ce type d’établissement, nul doute que le personnel se fera un devoir de vous aider au mieux, qu’il parle anglais ou non.

Dormir chez l’habitant pour une expérience plus authentique

D’une manière générale, les établissements japonais sont réputés très accueillants. On y fait de belles rencontres, et on y expérimente un art de vivre inimitable. C’est dans une modeste guest house de Takayama, par exemple, qu’une adorable mamie japonaise m’a appris à plier des roses en origami, alors qu’elle parlait exclusivement japonais

Il serait donc dommage de se limiter aux grandes chaînes hôtelières lors de votre séjour, par simple peur d’affronter la langue japonaise. Vous passeriez peut-être à côté de belles rencontres et expériences.

Au restaurant, des astuces simples pour bien choisir

Au Japon, de nombreux restaurants bâtissent leur réputation autour d’une seule spécialité (sushi, udon, ramen…), ce qui diminue grandement le risque de mauvaise surprise dans l’assiette. Malgré tout, il est toujours rassurant de bien comprendre le menu avant de passer commande, et si la traduction anglaise n’est pas systématique, elle concerne de plus en plus d’établissements nippons. 

Pratique très courante au Japon: les shokuhin sanpuru, exposés en vitrine, sont des reproductions en plastique des plats proposés. Une idée bien pratique si vous vous sentez perdu. À défaut, certains lieux proposent également des menus avec photos.

L’affaire se complique dans les établissement un peu chics, qui s’adressent majoritairement à une clientèle locale. Rien n’est plus déroutant que de se retrouver face à une carte tout en japonais (et sans photos), parfois même manuscrite. Pas de secret dans ce genre de circonstances: la meilleure solution consiste à épier (discrètement) l’assiette de vos voisins, et ne pas hésiter à solliciter le personnel si vous avez un doute.

Les menus kaiseki des ryokan de luxe sont souvent rédigés de cette manière également. L’usage exclusif du japonais renvoie en effet une image d’élégance et de sobriété, typique de ces établissements. Ces menus d’exception étant généralement proposés dans le cadre d’un séjour en demi-pension, il pourra vous être demandé de choisir entre plusieurs mets si vous réservez en direct. 

Si vous souffrez d’allergies alimentaires, il est préférable de le signaler en amont du séjour, en prenant contact par mail avec l’établissement.

Programmer des activités sans parler japonais

Activités culturelles ou sportives, ateliers culinaires ou artisanaux… Le Japon offre pléthore de belles expériences à vivre, qu’il serait dommage de s’interdire à cause de la barrière de la langue.

SOS office de tourisme

On ne le répétera jamais assez: n’hésitez jamais à pousser la porte des offices de tourisme, ou à leur écrire en amont de votre séjour. Pour avoir travaillé 10 ans en France dans ce genre de structures, je peux vous assurer qu’un office est une mine d’informations utiles et régulièrement actualisées, qui vous fera gagner beaucoup de temps dans vos préparatifs. 

Le personnel des offices de tourisme est toujours a minima bilingue, vous devriez donc sans peine pouvoir trouver un interlocuteur anglophone (voire francophone), capable de vous orienter efficacement. Si vous souhaitez pratiquer une activité nécessitant une réservation, certains offices pourront même vous proposer de se charger des formalités pour vous. Pensez cependant à prévenir votre interlocuteur si vous décidez d’annuler.

Les offices de tourisme mettent à disposition des cartes et guides touristiques complets, traduits en plusieurs langues, ainsi que la plupart des circuits de randonnées accessibles sur leur territoire de compétence. Attention: un office de tourisme n’est pas une agence de voyage, son but est de vous informer et de simplifier l’organisation de votre voyage, pas de tout faire à votre place.

Dans les musées et grands sites touristiques, des possibilités d’accompagnement

Au Japon, la plupart des sites touristiques majeurs (musées et monuments historiques à rayonnement international) proposent des brochures, panneaux d’informations et cartels traduits en anglais. Ce qui n’est pas toujours le cas pour les établissements plus modestes. Dans les petits musées d’histoire locale par exemple, le japonais sera bien souvent l’unique langue proposée. 

Une solution pour assouvir votre curiosité: faire appel à un guide francophone sur place. De nombreuses possibilités d’accompagnement existent aujourd’hui, réservables en ligne avant votre voyage.

Pour les ateliers de cuisine ou d’artisanat, un véritable effort à faire

On en parle assez peu, mais beaucoup de destinations proposent à leurs visiteurs des activités originales, comme des ateliers de cuisine ou d’artisanat. À Tokyo, j’ai expérimenté la fabrication de sucettes artisanales amezaiku par exemple, ou celle de momiji manju à Miyajima. Point commun à ces deux activités: elles ont été réservées par ma correspondante japonaise, car les réservations ne pouvaient s’effectuer que par téléphone, en direct avec l’organisateur.

Ces ateliers culinaires s’adressent principalement aux japonais, et ne sont généralement pas traduits. Dommage, mais si la demande de visiteurs étrangers s’accroit, nul doute qu’un effort sera fait. L’avantage d’une activité manuelle, c’est qu’on peut parfaitement la pratiquer par mimétisme, en observant les gestes de l’animateur. C’est ce que j’ai fait à chaque fois, et je me suis beaucoup amusée.

En conclusion, voyager au Japon sans parler japonais, c’est possible. Il suffit de faire preuve d’un peu d’initiative, d’être curieux, observateur, organisé… et de maîtriser un minimum l’anglais.

Cela dit, je vous recommande d’apprendre quelques rudiments de japonais avant votre séjour, à commencer par les formules de politesse d’usage. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une profonde marque de respect, et que les Japonais que vous croiserez seront sensibles à votre effort.

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