Chizu
Chizu est un bourg d’environ 8000 habitants, à l’atmosphère paisible. Niché dans les montagnes de Tottori, il abrite notamment une brasserie de saké renommée. Sans oublier la splendide demeure d’une famille de riches marchands, la maison Ishitani.
À Chizu, les ruelles typiques, sur fond de paysage montagneux, contrastent avec l’éternel cliché du Japon moderne et stressé. On y ressent toute l’identité rurale de Tottori.
La brasserie Izumi Suwa de Chizu
“Irasshaimase !” crie chaleureusement la vendeuse, à chaque entrée dans la petite boutique de saké. Avec ses tonneaux (komodaru) empilés près de l’entrée et sa sugidama, l’échoppe Izumi Suwa est vraiment pittoresque. Elle se fond à merveille dans le décor plein de charme de ce quartier de Chizu.
Fondée en 1859, la kura Izumi Suwa produit de l’alcool de riz depuis près de 160 ans. C’est donc l’une des 23 dernières brasseries de saké de Tottori.
Au Japon, la tradition veut que la maturation du saké se fasse au rythme de la coloration des sugidama. Ces boules de cèdre sont suspendues à l’entrée des kura. Les fabricants de saké les accrochent au-dessus de leur porte pour annoncer le lancement d’une nouvelle production. Au fil du temps, les aiguilles sèchent pour prendre une jolie couleur marron, qui indique que le saké est prêt à la consommation.
À Chizu, le voisinage de la brasserie s’est aussi approprié cet ornement, le détournant sous diverses formes. Pour le plus grand plaisir des visiteurs curieux!
La maison Ishitani
L’autre principale attraction de Chizu est donc la maison de la famille Ishitani, une impressionnante résidence de 44 pièces réparties sur deux étages. Cette demeure typique de l’ère Taisho (1912-1926) date de 1919. Progressivement agrandie tout au long du 20e siècle, elle est aujourd’hui classée Bien Culturel Important. L’endroit mérite donc le détour si vous passez dans les environs.
La famille Ishitani, une glorieuse destinée
Initialement spécialisée dans le commerce du sel, puis du bois, la famille Ishitani fait partie des plus prospères de Tottori, encore de nos jours. On les appelle d’ailleurs localement « les seigneurs des montagnes boisées ». Pour l’anecdote, la ville de Chizu était autrefois si florissante qu’elle faisait de l’ombre à Tottori. Irritées, les autorités décidèrent d’en interdire l’accès aux commerçants en 1844. Une décision qui provoqua la faillite de nombreuses grandes lignées locales. La famille Ishitani fut l’une des rares à échapper à la ruine.
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La maison a été en grande partie pensée et dessinée par Denshiro Ishitani, le chef de famille de l’époque. Elle est en bois d’excellente qualité. Chacune de ses pièces a été construite dans un but précis, même si l’organisation a un peu évolué au fil du temps. La famille, par ailleurs, habite toujours dans l’une des ailes des la maison, à l’écart des visiteurs.
La plus impressionnante demeure de Chizu
Lors de la visite, on admirera particulièrement les énormes poutres du hall d’entrée. Les boiseries, tout en finesse, sont remarquables, tout comme le toit en cèdre rouge (akamatsu). Sa hauteur atteint par endroit les 13m de haut. À l’étage, un curieux petit pont de bois enjambe une cage d’escalier avec beaucoup d’élégance. Côté jardin, les nombreuses ouvertures offrent de belles perspectives sur l’étang central, peuplé de carpes multicolores.
Au moment de ma visite, un jardinier était à l’oeuvre pour préparer le jardin à l’approche de l’hiver. Les protections en bambou se nomment yuki-tsuri. Elles permettent notamment de préserver les arbres et arbustes de la neige, qui pèse lourd sur les branches.
En conclusion, la maison Ishitani est vraiment un lieu atypique, que je vous recommande si vous passez par Chizu.
La ville en elle-même n’est pas immense, mais a beaucoup de charme. Par ailleurs, il existe dans les parages un petit hameau nommé Itaibara, qui a conservé intact son habitat traditionnel. On y accède en bus (10 minutes de trajet) depuis la gare, mais je n’y suis malheureusement pas encore allée.
Horaires :
Tarifs (maison Ishitani) : ¥600 par adulte, de ¥400 à ¥500 par enfant (selon tranche d’âge)
Plus d’informations sur www.ifs.or.jp
Mise à jour : juin 2020
Cet article est le fruit d’un partenariat avec l’Office de Tourisme de Tottori.
14 commentaires
Ainsel
Super article! =D Voilà le Japon rêvé de beaucoup de gens! Je sens que tu vas faire changer le carnet de route de beaucoup de tes lecteurs se rendant prochainement au Japon! 😉
セシリア Céci
C'est gentil, merci beaucoup 🙂
Je ne recommanderai pas Tottori pour un premier voyage, mais effectivement, quand on veut sortir des sentiers battus, cette préfecture peut être une bonne option. J'espère bien donner quelques idées sympas à mes lecteurs 😉
Yoyo
Wouha. Juste wouha!!!!!!!!!!! Je veux aller là aussiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!
Bon en même temps je veux aller partout… ça va être dur >_<
Tes photos sont toujours aussi magnifique en tous cas 😉
セシリア Céci
C'est mignon hein ?^^ Je suis contente si cette facette du Japon t'attire.
Pour un premier voyage, ce n'est peut-être pas une destination qui va de soi, mais par la suite, je pense que ça peut être une belle alternative aux circuits touristiques 'classiques'.
Merci pour le gentil compliment, ça me touche beaucoup !^^
Tu as eu des nouvelles pour ton voyage au fait ?
Okāsan
Bonjour Céci. Un très joli article. J'aime beaucoup le petit canal d'eau devant les maisons. Sur les parois poussent de toutes petites et belles fleurs. Une jolie découverte ces boules constituées de branches de cèdre. Elles sont très belles et leur signification intéressante. Ah! Oui! Les petits hiboux tout ébouriffés, sont trop, trop mignons!!! Merci ✿
Cécile
Belle découverte, super !! Merci.
Les sugidama quelle belle idée, c'est pratique et très beau.
Je suis fan des tonneaux de saké ; ils sont en général superbement décorés.
J'attend la suite…
セシリア Céci
Je t'en prie Okasan. Comme moi, je vois que ton oeil sait apprécier les petits détails hihi C'est ce que j'aime aussi : juste voir une petite fleur s'épanouir sur le rebord d'un trottoir me donne le sourire, ou entendre le vent dans les feuilles… C'est joli non, ces petits hiboux ?^^
Matane !
セシリア Céci
Merci Toon Céc 🙂
Tu croiseras sans doute des sugidama dans d'autres préfectures, sur les devantures des marchands de saké par exemple, mais ici ça fait vraiment partie du décor, et c'est vraiment joli.
Moi aussi j'adore les tonneaux de saké, empilés comme ça à l'entrée d'une échoppe, c'est hyper photogénique en plus !^^
Cécile
Je suis d'accord ça fait de belles photos tous ces jolis tonneaux !
Il y en a aussi pas mal dans les temples. Me suis toujours posé la question : est-ce des donnations pour les dieux et ou les moines ?
Okāsan
@Toon Céc : bonne question! 🙂 En voici quelques réponses:
Un komodaru「菰樽」ou sakadaru「酒樽」et aussi kazaridaru「飾り樽」Moi aussi j'apprends!
«「飾り樽」Kazaridaru – Sake barrels at Shinto shrines » : https://dinadari.wordpress.com/2013/04/17/%E9%A3%BE%E3%82%8A%E6%A8%BD%E3%80%80kazaridaru-sake-barrels-at-shinto-shrines/
« Komodaru » : https://fr.wikipedia.org/wiki/Komodaru
« Sake barrels at shrines » : http://www.japantimes.co.jp/news/2007/10/16/news/sake-barrels-at-shrines/#.WFVcYtLhCUk
Yoyo
Non pas pour l'instant T_T
Camille
Je ne connaissais pas du tout les sugidama, c'est joli et intéressant 🙂 J'aime bien le saké moi aussi, ça a un goût très doux (même si comme avec le vin, il y a plein de variétés différentes)
セシリア Céci
Effectivement, en ce qui me concerne j'aime beaucoup le saké aussi, je trouve ça très subtil.
Belle idée, ces sugidama, non ? Jolis ET utiles. Ils sont forts ces japonais ! *_*
Unknown
Super sympa cet article ! merci pour la partie vocabulaire, c'est vraiment intéressant.