Rotenburo à Hirayu no Mori, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)
Gifu

Okuhida onsen

Okuhida onsen est une agréable halte que je vous recommande chaudement si vous voyagez à Gifu. Située sur les hauteurs, à l’est de Takayama, la vallée est connue aussi bien pour ses sources chaudes que pour sa station de ski, accessible en hiver. Un peu comme Hakone, Okuhida regroupe plusieurs villages, parmi lesquels Hirayu onsen, où j’ai fait halte pour une journée détente inoubliable.

J’ai découvert Okuhida onsen grâce à l’article de Japan Kudasai sur Hirayu onsen, et l’endroit a immédiatement rejoint ma wishlist de voyage ! Il faut dire que les photographies de rotenburo (bains extérieurs) publiées par Olivier faisaient vraiment rêver, en particulier celles d’Hirayu no mori et Suimeikan Karukaya Sanso. Hélas, ce dernier ryokan était inaccessible lors de mon passage en novembre 2019… Mais croyez-moi : Hirayu no mori vaut à lui seul le détour !

Plaque d'égout d'Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)

Il faut à peine une heure de bus pour rejoindre Okuhida onsen depuis la gare routière de Takayama. Je garde un souvenir très agréable du trajet à travers les montagnes, de la route sinueuse et surtout de la vue sur les reliefs boisés. En automne, les Alpes japonaises se parent de splendides couleurs ocres et orangées, un pur plaisir pour les yeux.

On accède à Okuhida onsen par la route exclusivement. Depuis Takayama ou Matsumoto, c’est la compagnie Nohi qui assure le transport, au rythme d’environ un bus par heure. Il est fortement recommandé de se renseigner en amont sur les horaires de passage, pour bien organiser votre excursion.

Un matin tranquille à Okuhida onsen

C’est donc par une matinée un peu grise que je suis arrivée à Okuhida onsen, et plus précisément au terminal de bus d’Hirayu onsen, doté d’une grande boutique d’omiyage (souvenirs) débordante de trésors.

Après un passage rapide à l’office de tourisme situé juste en face, et un saut au ryokan pour déposer les valises, il est environ 10h lorsque démarre pleinement mon exploration des lieux.

Station thermale d'Hirayu, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)

La station thermale en elle-même, soyons honnêtes, n’a rien d’extraordinaire. Quelques recoins sont jolis, notamment aux alentours d’Hirayu-no-yu (dont je vous parlerai plus bas), mais le décor reste plutôt anecdotique. En ce jour de semaine (hors-saison) l’activité tourne visiblement au ralenti. Il n’y a pas grand monde dans les rues, à part quelques-unes de ces voitures japonaises qui ressemblent à des cubes montés sur roues.

Onsen et poisson grillé à Hirayu no mori

Vous l’aurez compris, on vient surtout à Hirayu onsen pour profiter des sources chaudes. Et pour cela, une adresse est toute indiquée : le ryokan Hirayu no mori (littéralement « la forêt d’Hirayu »), situé à deux pas du terminal de bus et de l’office de tourisme.

Un formidable complexe dédié à la détente

Hirayu no mori fait partie de ces ryokan qui ouvrent leurs bains à un large public. Il n’est donc pas nécessaire de dormir sur place pour profiter des équipements. En quatre voyages, j’ai rarement vu de ryokan aussi grand. Outre la partie « hôtel » que je n’ai pas visité, le complexe abrite une grande boutique, un espace de détente avec sièges de massage, une vaste salle de repos, un café et un restaurant. 

La salle de bain intérieure, avec ses hautes poutres de bois au charme rétro, est particulièrement spacieuse. Mais ce qui fait la réputation des lieux, vous l’aurez deviné, ce sont les extraordinaires bains extérieurs ! Hirayu no mori abrite en effet pas moins de 16 rotenburo, 7 pour les hommes et 9 pour les femmes, le tout niché dans un cadre naturel des plus apaisants. 

Rotenburo à Hirayu-no-mori, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)

Chaque source a bien-sûr ses propres spécificités : température plus ou moins élevée, texture de l’eau plus ou moins laiteuse, etc. Il est également possible d’ajuster la température avec un peu d’eau fraîche si nécessaire, ce qui n’est pas souvent toléré dans les onsen au Japon

Notez que l’eau thermale d’Hirayu no mori est réputée riche en calcium, chlorure de sodium, magnésium et bicarbonate. Un cocktail très efficace pour soigner les maladies gastro-intestinales chroniques, les rhumatismes et autres douleurs articulaires, l’hypertension, ou encore les problèmes de peau.

J’y suis restée au moins 2h, passant d’un bassin à l’autre, et échangeant quelques mots avec les rares baigneuses présentes ce jour-là. Bien évidemment, l’appareil photo est interdit dans les onsen. Mais je vous avoue qu’en étant quasiment seule dans un tel environnement, la tentation était irresistible !

Un déjeuner au restaurant Mominoki

Rien de tel qu’une matinée de baignade dans les sources chaudes pour creuser l’appétit. Heureusement, le restaurant Mominoki se situe à deux pas. Inutile de quitter les murs d’Hirayu no mori: on y accède en parcourant le petit dédale de couloirs reliant les bains à la salle de repos. 

J’ai déjà évoqué la cuisine locale dans mon article dédié aux spécialités de Gifu, et cet établissement sans prétention en est un digne représentant. Ayu grillé, légumes sauvages et hiyayakko (tofu froid mariné), le tout arrosé d’umeshu (alcool de prune) : je garde un très bon souvenir de l’expérience. Le tout servi dans un décor lumineux, avec grandes baies vitrées donnant sur la forêt.

Horaires : bains accessibles de 10h à 21h (dernière entrée à 20h30)

Tarifs :

  • Accès aux bains : ¥600 par adulte, ¥400 par enfant
  • Serviette : ¥200
  • Rasoir : ¥100
  • Serviette de bain : ¥500
Plus d’informations sur www.hirayunomori.co.jp

Mise à jour : avril 2021

Petits bonheurs à Okuhida onsen

Si Hirayu no Mori est sans conteste la principale attraction d’Okuhida onsen, la destination offre d’autres agréables distractions, qui rendent l’exploration particulièrement agréable.

Comme dans la plupart des stations thermales japonaises, l’eau des sources chaudes fait ici partie du quotidien des habitants. Ils l’utilisent pour cuisiner des onsen tamago par exemple, ou pour s’offrir une pause détente au ashiyu (bain de pied public, totalement gratuit).

Hirayu no yu

Plus surprenant : on trouve à Hirayu onsen une source chaude publique, Hirayu no yu, totalement libre d’accès. L’endroit est rattaché au musée folklorique d’Hirayu, situé à deux pas. 

Cabanon des hommes, Hirayu-no-yu, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)
Cabanon des femmes, Hirayu-no-yu, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)

Ce bain comporte deux petits cabanons qui se font face : l’un pour les hommes, l’autre pour les femmes. À l’intérieur, des casiers à clé permettent de mettre à l’abri ses affaires, tandis que des paniers sont mis à disposition pour y entreposer serviettes et vêtements. 

Je me suis une nouvelle fois retrouvée seule pour profiter du bain. Ce dernier était certes moins impressionnant qu’à Hirayu no Mori, mais tout de même joliment entretenu, avec une eau brunâtre à l’odeur soufrée. Petit bonus : la source en elle-même est abritée, ce qui est bien pratique en cas de pluie.

Horaires : ouvert tous les jours de 8h à 20h

Tarif : gratuit

Plus d’informations sur www.hirayuonsen.or.jp

Mise à jour : avril 2021

Musée folklorique et sanctuaire d’Hirayu

À quelques mètres d’Hirayu no yu, le musée folklorique local occupe une superbe demeure de style gasshô-zukuri et un entrepôt adjacent. La maison est celle d’une vieille famille, les Takakuwa, et vient du village de Toga (préfecture de Toyama). Son déplacement date d’une quarantaine d’années. L’entrepôt, quant à lui, est un bâtiment historique appartenant à la famille Toyosaka. Il se trouvait initialement à Takayama. Les deux sites sont entièrement gratuits.

Musée folklorique d'Hirayu, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)

Le sanctuaire d’Hirayu, quant à lui, est une petit édifice dédié à la déesse du soleil Amaterasu. Autrefois appelé sanctuaire Shinmei, il a été rebaptisé en 1980.

Sanctuaire d'Hirayu, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)
Komainu au sanctuaire d'Hirayu, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)

Dressé dans un bel environnement boisé, l’endroit ne manque pas de charme. De part et d’autre du honden, deux komainu (statues de lions) gardent férocement les lieux. Lors de mon passage, la nuit approchant, le ciel gris et l’épais tapis de feuilles mortes donnaient à ce lieu une atmosphère particulièrement mélancolique…

Une nuit en ryokan

On pourrait croire qu’après une journée entière passée dans les bains, on se sent pleinement reposé. Rien n’est plus faux ! Le corps brûle une énergie phénoménale à se maintenir à bonne température. Aussi, il est très important de s’hydrater à la sortie du bain, et de bien manger après.

Dîner kaiseki en ryokan, Okuhida onsen, préfecture de Gifu (Chûbu)

Comme souvent lorsque je visite une station thermale japonaise, j’ai choisi de loger en demi-pension dans un ryokan des environs, pour tester au passage la cuisine kaiseki locale. C’est, à mon sens, la meilleure façon de découvrir en un repas l’essentiel des spécialités d’une région. Et le moyen le plus efficace pour s’endormir comme un loir, une fois lové dans son futon…

4 commentaires

  • sudre

    votre article est genial et me donne vraiment envie d’y aller
    Je vais a Kyoto avec ma fille en avril 2023 pour 10 jours et hesite à revenir à Takayama à cause de la distance ( ou je suis venue il y a 6 ans pour le festival et que j’ai beaucoup aimé ) . Mais si je peux combiner Takayama et Hirayu onsen , pourquoi pas, ca vaut sans doute le cout ( du JRP )
    pensez vous que ce soit agreable fin avril ? temperature ?
    prevoir 2 nuits à Takayama ? ou plus ? facile de prendre le bus et de se ballader dans les onsen ?
    merci pour vote reponse et conseils et suggestions
    si par hasard vous avez une bonne adresse de ryokan à Kyoto ( chambre a la japonaise avec futons) à prix pas trop elevé 100 a 150€ maxi par nuit pour 2 personnes , ca m’interresse

    • セシリャCéci

      Merci beaucoup pour ce gentil commentaire, très heureuse que mon travail puisse être utile. Je comprends totalement votre dilemme, ayant personnellement un gros faible pour Takayama et la préfecture de Gifu. Pour ma part, j’ai effectué un séjour de 4 jours et 3 nuits dans la région, incluant la visite de Shirakawago, Takayama et Okuhida Onsen. L’automne était bien entamé et il commençait donc à faire froid dans ces zones de haute altitude, mais je pense que fin avril sera sans doute plus agréable.

      Les bains m’ont beaucoup plu (ça doit se voir dans mon compte-rendu) et je vous recommande de jeter également un oeil à l’article de Japan Kudasai (le lien est en début d’article) pour approfondir un peu si vous hésitez.

      Concernant votre itinéraire, effectivement le bémol est vraiment le temps de trajet, mais il m’est difficile de vous conseiller efficacement sans savoir où se situe Kyoto dans votre itinéraire global : faites-vous uniquement un séjour là-bas pour repartir immédiatement ou venez-vous d’une autre destination ? En clair, est-il possible d’inclure Takayama dans une itinérance, par exemple vers Nagoya ou Kanazawa ?

      Si votre voyage se limite à ces dix jours, il me semble un peu dommage de perdre tant d’heures dans les transports, alors que de belles alternatives existent plus près, notamment pour les onsen. Je pense en particulier à Kinosaki onsen, qui fait partie de mes stations thermales favorites et que je vous recommande chaudement pour un séjour d’une à deux nuits.

      Concernant le ryokan à Kyoto, je n’ai pas d’adresse à vous conseiller malheureusement car j’ai plutôt privilégié la location de maison lors de mes précédents voyages là-bas.
      J’espère que vous pourrez trouver votre bonheur (et dans ce cas, n’hésitez pas à me faire un retour sur votre hébergement, car l’info m’intéresse également).

      Bonne soirée à vous et encore merci 🙂

  • Gabrielle

    Bonjour,
    Merci pour ce super article ! Petites questions : Est-ce que la baignade dans cet onsen doit obligatoirement s’effectuer nu ? Et les tatouages sont ils autorisés ?
    Merci beaucoup 🙂

    • Passeport Japon

      Bonjour Gabrielle,
      Merci beaucoup pour ce gentil message 🙂
      D’une manière générale, effectivement on se baigne nu(e) dans un onsen, à une exception près : les onsen mixtes, qui proposent depuis quelques années des tenues de bain à leurs clients (pas besoin d’apporter de maillot). Ces onsen sont cependant assez rares.
      Quant aux tatouages, c’est vraiment du cas par cas, mais depuis les JO de Tokyo, j’ai l’impression que la tendance est plutôt à l’assouplissement vis-à-vis des touristes étrangers.
      Quoi qu’il en soit, je recommande de bien se renseigner auprès de l’établissement choisi avant le voyage, pour éviter les mauvaises surprises sur place.
      Certains ryokan propose également l’accès à une salle de bain privée, moyennant un petit supplément. Ce n’est généralement pas aussi impressionnant qu’un grand bain extérieur, mais l’expérience peut être sympa.

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