Torii de porcelaine, sanctuaire Tozan, Arita, préfecture de Saga (Kyûshû)
Saga

Le sanctuaire Tozan d’Arita et son torii de porcelaine

La porcelaine Nabeshima (aussi appelée Imari-yaki ou Arita-yaki) est associée à deux lieux de production au Japon : le village de potiers d’Okawachiyama à Imari et la ville d’Arita. L’histoire de cet artisanat débute en 1616. Le céramiste coréen Ri Sanpei découvre alors un important gisement de kaolin, argile blanche indispensable à la fabrication de la porcelaine. Le seigneur local Naoshige Nabeshima soutient alors avec ferveur le développement de la production locale, qui prendra son essor durant la période Edo.

Le sanctuaire Tozan d’Arita est consacré aux deux protagonistes majeurs de cet épisode historique, Ri Sanpei et Naoshige Nabeshima. En tant que sanctuaire Hachiman, il est également dédié au légendaire empereur Ôjin Tenno. Ce dernier aurait régné sur le Japon au 5e siècle.

Originellement appelé Arita Sarayama Sôbyô Hachimangu, le sanctuaire Tozan protège la ville d’Arita et assure la prospérité du commerce de la porcelaine, coeur de l’activité économique locale. Il se situe sur les flancs du mont Renge’ishi, et offre une très belle vue sur la ville.

L’endroit est très réputé pour ses cerisier en fleurs, ses azalées et ses hibiscus, fleur nationale de la Corée de Sud. Il s’agit bien-sûr d’un hommage aux potiers coréens déportés au Japon durant la campagne de Corée (1592-1598). Ri Sanpei (de son vrai nom Yi Sam-pyeong) faisait partie de ces derniers. Le sanctuaire Tozan appartient donc à la famille de ces sanctuaires à l’identité très marquée, bien ancrés dans leur histoire et dans leur territoire. Il est très cher aux habitants d’Arita, qui y célèbrent chaque année deux grands événements, le festival des anciens potiers (le 4 mai) et le matsuri automnal Arita-kunchi (les 16 et 17 octobre).

Après s’être purifié à la fontaine (temizuya), on accède au sanctuaire Tozan en gravissant un escalier pentu, bordé de lanternes en céramique. Cet escalier mène directement sous le grand torii de porcelaine. Impossible de le rater. 

Le torii de porcelaine

Offert par les potiers de l’ancien quartier de Hiekoba en 1888, ce torii est constitué de plusieurs pièces de céramique, assemblées à la manière d’un puzzle. Une cassure sur la barre transversale (nuki) révèle la présence d’une ossature métallique à l’intérieur.

Ce torii est si emblématique du savoir-faire local qu’il a été désigné Bien Culturel Tangible du Japon. Ce label valorise les oeuvres d’art et d’artisanat d’une haute valeur historique ou artistique.

Les motifs du torii de porcelaine, d’inspiration végétale, emploient ce bleu cobalt typique du style Nabeshima Sometsuke. L’état des jointures, colonisées par les mousses, et quelques cassures par endroit, trahissent l’âge avancé de ce torii, réalisé avec beaucoup d’élégance. 

Les autres curiosités du sanctuaire Tozan

Une fois le torii franchi, on arrive pleinement dans l’enceinte du sanctuaire, qui se visite assez rapidement. De part et d’autre de l’escalier menant au bâtiment de prière (haiden), on croise notamment deux statues de lions gardiens (komainu) en porcelaine, qui surveillent les lieux de leur regard menaçant.

Des colonnes de porcelaine ornées de dragons, côtoient de superbes lanternes hautes, en pierre et en céramique. Même sur le haiden, quelques décorations plus discrètes habillent le bois d’agréables touches de couleur. Partout, c’est le bleu cobalt et le blanc qui dominent, comme pour rivaliser avec la teinte du ciel.

En quittant le sanctuaire Tozan, je vous recommande de passer par la boutique. L’objet à ne pas manquer est bien sûr l’ema de porcelaine, à garder en souvenir.

Et Arita alors ?

J’ai beaucoup parlé du sanctuaire Tozan, mais la ville d’Arita dans son ensemble mérite sans le moindre doute votre attention. Bien plus grand que le village de potiers d’Okawachiyama, le quartier du sanctuaire Tozan abrite un grand nombre de jolies boutiques, dans lesquelles j’ai flâné avec grand plaisir.

Je vous laisse sur ces quelques photos de mes découvertes, qui vous donneront peut-être envie d’errer dans les parages…


  • Ligne JR Sasebo depuis Nagasaki ou Sasebo (arrêt en gare de Kami-Arita) puis 15 minutes de marche

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